- SPORTIVE (PRESSE)
- SPORTIVE (PRESSE)SPORTIVE PRESSELes premières publications spécialisées dans le compte rendu d’activités sportives datent du milieu du XIXe siècle. Depuis lors, la presse sportive accompagne le mouvement sportif tout en l’amplifiant. Dans le système des relations extrêmement complexes établies entre celui qui pratique le sport et celui qui assiste à la compétition ou à la performance, entre le champion et le spectateur qui s’identifie à lui, le langage relatant l’exploit joue un rôle très important, quelles qu’en soient les formes; le reportage journalistique, la retransmission directe de l’événement à la radio s’accordent parfaitement, en effet, à ce qui caractérise le sport: le mouvement, l’instantanéité d’une action imprévisible. En France, le grand départ de la télévision, en 1958, coïncida avec la retransmission de la Coupe du monde de football, où l’équipe nationale atteignit les demi-finales de la compétition.Outre son rôle d’information, de commentaire, de compilation des résultats, le journal sportif a souvent pour fonction de promouvoir le sport et de renforcer sa position dans la société. C’est ainsi que de grandes compétitions, telles que le Tour de France cycliste, les Vingt-Quatre Heures du Mans (automobile), la Coupe d’Europe des clubs de football, la Coupe du monde de ski ont été imaginées et lancées par des publications sportives.D’abord cantonné dans les journaux spécialisés, le compte rendu sportif a gagné les quotidiens d’information, qui lui consacrent des rubriques de plus en plus importantes et apportent à l’événement une note parfois plus critique et empreinte d’une coloration politique. La presse sportive spécialisée, en effet, perd beaucoup de son audience dès qu’elle rend compte, même sous forme discrète, de l’influence, pourtant réelle, des événements politiques sur le mouvement sportif. Ce souci de neutralité rend particulièrement délicat le commentaire de certains incidents, tel le refus par une équipe d’un pays démocratique d’aller jouer dans un autre qui est connu par le caractère répressif de son régime. De même cette situation ne permet pas aux journalistes sportifs d’adopter une position critique, ou parfois simplement réaliste, devant les excès de certains dirigeants sportifs ou les pratiques de certains clubs.La presse sportive se distingue encore de la presse d’information générale par le ton qu’elle adopte. Si les puristes ne s’attardent plus guère à lui reprocher des incorrections ou une syntaxe relâchée, la langue sportive demeure néanmoins très particulière, fondée qu’elle est à la fois sur l’expression familière et sur le recours à un style épique dont les chroniqueurs du Tour de France cycliste ont la spécialité (les géants de la route, l’Aigle de Tolède, l’Ange de la montagne, le Cannibale, le Blaireau...).Une étude attentive de la prose sportive montre que celle-ci contribue à accentuer le caractère non sérieux du sport par rapport à la vie ordinaire: elle refuse de prendre parti en politique, évite souvent de pénétrer dans la vie privée des champions, sauf si celle-ci est exemplaire. Le journaliste sportif n’est pas un critique mais un apologiste du sport, bien que, depuis quelques décennies, les excès auxquels la passion sportive donne lieu, l’esprit chauvin en particulier, l’aient rendu plus prudent. Il est vrai qu’il est parfois un ancien sportif et qu’il appartient à ce monde dont il connaît les mots de passe, dont il partage les rites. Et le lecteur est son complice, qu’il soit lui-même sportif en activité ou simple spectateur de compétitions.Les organes de la presse sportive sont en France très diversifiés, à l’image de la pratique sportive et des disciplines. L’Équipe , quotidien sportif lancé en février 1946, a été longtemps dirigé par Jacques Goddet, organisateur du Tour de France cycliste avec Le Parisien , qui est propriétaire de la société éditrice. La maquette a été modifiée, modernisée en 1983, et un supplément hebdomadaire, L’Équipe Magazine , publié avec le numéro du samedi, a permis de valoriser l’extraordinaire richesse des collections photographiques du groupe et d’absorber une partie des annonces publicitaires que l’édition quotidienne ne pouvait publier. L’édition quotidienne diffuse en moyenne 230 000 exemplaires, 260 000 pour l’édition magazine. L’Équipe est en situation de monopole sur le marché, la tentative d’un autre quotidien sportif, Le Sport , s’étant soldée par un échec (sept. 1987-juin 1988). C’est néanmoins sous la pression de cet éphémère concurrent que L’Équipe est passé à la couleur (1987).À côté de L’Équipe , quotidien multisport, la presse hippique (Paris-Turf , Week-End ) et la presse auto-moto (L’Action automobile et touristique, Auto-moto, L’Auto-Journal , L ’Automobile-Magazine ) sont les deux catégories dont les organes atteignent des diffusions importantes et régulières. La presse du ballon rond vient juste derrière avec France Football et Onze-Mondial .
Encyclopédie Universelle. 2012.